L’univers des Monkeybird est une invitation, une porte d’entrée vers un monde surréaliste et merveilleux, chargé d’aventures et de richesses à explorer. Le temps n’a alors plus d’importance, il s’éclipse face à l’enchevêtrement, presque magique, des pochoirs qui dessinent strate après strate leur monde chimérique.
Avec discrétion et ironie, les Monkeybird nous observent scruter et plonger dans les méandres de
leurs créations. Ils nous promènent avec bienveillance dans les dédales de cités utopiques ou oubliées, industrielles et ancestrales à la fois. Parmi les enchevêtrements de bois, de métal et de pierres qu’ils découpent patiemment à la pointe d’une lame, il est facile de lire le souffle des plus grands architectes, de l’époque médiévale à Gustave Eiffel. Le regard suit, à la fois perdu et fasciné, les déambulations des courbes architecturales, des échafaudages aux vitraux, d’arcs brisés en d’ogives, des colonnades aux niches peuplées de statues magistrales. On peut présumer de l’austérité d’un monde cloisonné dont les fondamentaux sont basés sur la complexité d’une société où tout est formaté. Il n’en est rien, le métal se veut vitrail et guide notre conscience vers une spiritualité oubliée. À la fois gothiques et futuristes, les œuvres architecturales des Monkeybird sont pourtant peuplées de créatures bien terrestres. Le singe et l’oiseau nous aident
à entrer dans cet univers vertigineux où notre passé ne cesse de faire des clins d’œil à notre présent. Malicieux, ils nous guident vers cette liberté que nous possédons sans vraiment le savoir. Notre découverte s’attarde sur la délicatesse des détails. Le pochoir entre leurs mains expertes devient dentelle. La finesse
de la technique s’allie à celle de l’esprit. Cette précision fascine, interroge, les yeux se plissent pour mieux entrevoir la complexité du dessin. Leurs œuvres sont le résultat d’une incroyable machinerie dont les rouages sont parfaitement huilés, d’une mécanique horlogère aussi précise que spirituelle. Les vestiges de notre quotidien accueillent à merveille cet univers magique et sont autant de résurgence de notre passage.
Laurent Rigail, Galeriste et Collectionneur.
19 mai 2021