Née en 1969 à Paris, Laetitia de La Villehuchet vit et travaille aujourd’hui à Bruxelles.
La photographie s’impose à elle comme un besoin vital devant cette peur d’oublier mais aussi comme obsession pour relater la finitude de l’Homme face à la puissance infinie de la Nature. La photographie est une aventure intérieure, silencieuse qui l’éloigne de l’agitation et qui tente de transporter le « regardeur » dans son monde imaginaire. Elle accorde une place primordiale au papier sur lequel elle fait tirer ses photos qui permet de les éloigner encore plus du monde réel.
Un matin où je reparcourais le rêve qui m’avait semble-t-il réveillée, il me vint l’idée de le retranscrire pour que cette double vie prolifique passe de songe à réalité.
Ces rêves sont si prégnants qu’ils finissement par s’imposer à moi. Je crois les avoir vécus. Alors se pose la question de la réalité de ce que l’on vit, la réalité aussi de ce que l’on voit. Voit-on d’ailleurs la même chose ? Devant des paysages grandioses, a-t-on le même ressenti, ne sommes-nous pas dans le monde du sensible ? La perception est-elle universelle ?
Pour moi ces lieux sont des mirages comme ce phénomène optique lié à l’incurvation des rayons lumineux se réfléchissant sur les couches surchauffées de l’atmosphère voisine du sol. Ils sont de l’ordre de l’illusion. Ces paysages ne sont-ils pas fabriqués de ma propre imagination comme ces rêves qui viennent de nulle part et de si loin ? Jim Harrison à la sortie du film « Seule la Terre est éternelle » dit des paysages « Nous sommes les lieux où nous avons été et ils font partie de nous »
7 octobre 2022